Vivre mon traitement au quotidien

Vivre son traitement du cancer au quotidien est souvent lourd et difficile. Parler des effets indésirables avec l’équipe soignante permet d’envisager des adaptations et de limiter les moments de découragement. En parler est essentiel pour continuer à avancer.

Parler de son traitement pour mieux le vivre

Les effets secondaires des traitements sont parfois si lourds que penser à les arrêter est légitime. Avant de prendre cette décision, des psychologues, des groupes de paroles ou des associations sont là pour vous permettre de « poser » l’insupportable. Trouver un endroit pour oser dire que vous avez peur d’avoir mal, que vous en avez assez de ces chimiothérapies interminables, que vous voudriez arrêter votre traitement d’hormonothérapie car vous ne vous supportez plus avec ces 10 kilos en trop, que vous ne contrôler plus cette hyper-émotivité qui vous envahit, que vous avez peur de mourir.
Si la parole n’est pas votre mode d’expression privilégié pour exprimer vos émotions, vous pouvez faire appel à des techniques corporelles pour évacuer votre stress et vous recentrer.
La sophrologie, la méditation sont là pour vous apprendre à vous relaxer, à écouter votre corps.
Vous pouvez aussi trouver votre propre solution pour vivre le mieux possible le retentissement des traitements sur votre quotidien. « Dans cette maladie, il faut apprendre à pleurer. En fait ça fait du bien et cela permet de se libérer, de lâcher prise. Ce n’est pas grave de pleurer, ni honteux. Et le faire c’est aussi permettre à son entourage à s’autoriser à pleurer »

Les émotions face aux traitements

Faire l’expérience de la vie avec un cancer, c’est supporter des traitements lourds et être impacté (e) par leurs effets secondaires. Ce n’est pas seulement un défi pour le corps mais c’est aussi, une épreuve émotionnelle qui laisse des empreintes psychologiques.
Un corps qui reçoit des traitements agressifs et en conserve quelques temps des stigmates parfois même des séquelles comme en témoigne Christine : « Après la chirurgie, on est un peu gêné, on a le bras qui tire, des douleurs donc, il faut s’adapter ».
C‘est accepter, d’avoir des émotions exacerbées et de ne pas toujours pouvoir les gérer, comme nous le dit Christine non sans humour : «la chimiothérapie, ça m’a bien fait pleurer. J’ai pleuré comme une madeleine ».  C’est se sentir amoindri (e), ne plus pouvoir faire comme avant, ressentir de la colère, de la honte, avoir envie de tout arrêter. Tous ces sentiments sont légitimes mais n’oubliez pas, comme le dit Adriana : « La période des traitements, c’est une étape dans la vie, mais il faut penser qu’elle ne dure pas toujours. ».

Le droit d’exprimer ses choix

Les problèmes articulaires, cutanés, les bouffées de chaleur, la prise de poids, les migraines, les nausées, la liste est longue de tous ces maux qui, pendant la phase aiguë de la maladie ou après viennent perturber votre quotidien.
Pourquoi poursuivre un traitement si :
• Vos douleurs sont tellement invalidantes qu’elles vous empêchent de travailler
• Votre mari vous délaisse car il n’accepte pas votre transformation physique
•Vos relations familiales ou amicales sont perturbées parce que vous êtes toujours fatigué (e)

Se poser des questions, éprouver de la lassitude est compréhensible, des solutions sont envisageables, tout est discutable.
Vous pouvez par exemple :
– Négocier avec votre oncologue la possibilité de faire des pauses dans le traitement
– De remplacer le médicament générateur d’effets secondaires par un autre peut être mieux toléré
– D’associer des médecines complémentaires pour limiter l’intensité des effets secondaires.

Le droit vous est donné, d’être une personne malade « active » en capacité d’interroger le rapport bénéfices et coûts personnels des traitements sur sa vie.
Vous avez le droit, comme Claire, d’exprimer vos choix et être entendu est important pour vivre avec votre cancer au quotidien : « Une autre fois, j’ai refusé un traitement. Là aussi j’ai pu en discuter et on a entendu mon choix. De sentir que j’avais cette possibilité de discuter c’était important pour moi. C’était majeur de sentir que je pouvais être co-responsable, co-décisionnaire. »

Trouver des ressources pour soi et ses proches

Vivre et accompagner au quotidien une personne avec un cancer demande un fort investissement personnel, aussi est-il légitime et souvent bénéfique de faire appel à des soutiens extérieurs.
Il existe partout en France des espaces chaleureux et non médicalisés dédiés aux proches des personnes malades, ils les aideront à prendre soin d’eux. S’ils préfèrent une solution à distance, des lignes téléphoniques de partage, d’écoute et d’information sont à votre leur disposition pour leur permettre de s’exprimer sans jugement ni tabou et recevoir des conseils.
Pour la personne qui vit avec la maladie, des lieux pour s’informer, échanger, se ressourcer, être accompagné (e) sont présents dans les structures de soin ou en ville, n’hésitez pas à les contacter pour améliorer votre quotidien et votre qualité de vie.