Comprendre les effets secondaires, la fatigue, la douleur
Les traitements du cancer entrainent fréquemment de nombreux effets secondaires qui peuvent avoir des conséquences sur la vie quotidienne. Chacun va réagir différemment et à sa manière. Il est donc important de s’écouter et connaitre les solutions qui permettent d’atténuer les effets de la maladie et des traitements.
Les effets secondaires
Les traitements du cancer provoquent de nombreux effets secondaires, au rang desquels : les nausées/vomissements, la fragilisation des ongles et de la peau, l’altération du goût et de l’odorat, la fatigue. Ces effets secondaires sont qualifiés d’immédiats, précoces ou aigus car ils se produisent au moment des traitements.
Ils en existent d’autres, dits tardifs (fatigue, douleur, troubles de la déglutition, bouche sèche, incontinence urinaire, troubles de la fertilité…) qui n’apparaissant que plusieurs mois après la fin des traitements ou bien plus tard. On peut bien sûr être inquiet quand on apprend cela mais être mis au courant des effets secondaires possibles et de ce qu’il faut surveiller peut faciliter la discussion avec votre médecin sur tout problème rencontré après le traitement. N’hésitez pas à en parler car des solutions adaptées existent.
Parmi les effets secondaires immédiats, le plus connu et évoqué quasi systématiquement est l’alopécie ou perte de cheveux. Il est vécu de manière parfois inattendue comme par exemple Adriana et Christine qui nous disent : « Finalement, je me suis trouvée belle sans cheveux » « Moi, j’étais bien chauve. Mon crâne, je le trouvais beau ». Si pour vous, c’est plus difficile, pensez comme le rappelle Adriana que : « la période des traitements, c’est une étape dans la vie mais il faut penser qu’elle ne durera pas toujours »
Fatigue, douleur : oser en parler, adapter son quotidien
C’est extrêmement fréquent et normal d’être fatigué pendant et après les traitements. La fatigue se manifeste de manière chronique ou ponctuelle et son intensité est variable d’une personne à l’autre. Cela peut être troublant. Christine raconte que ce qui l’a le plus marqué : « c’est la fatigue, cette fatigue qui me tombait dessus. » et qu’il a fallu s’adapter « Un fois que j’ai compris que cette fatigue était un effet indésirable des traitements, je me suis mis en mode nourrisson : quand la fatigue me prenait, je dormais deux heures et ensuite je pouvais repartir. Je pouvais faire plusieurs cycles comme cela dans une même journée. »
Il est donc important pendant un certain temps, de savoir écouter son corps et de se fixer des priorités en gardant en tête que comme l’exprime Christine « C’est normal d’être fatigué, il faut oser s’écouter, oser ne pas faire certaines choses parce qu’on est fatigué. » car cette fatigue est normale et une conséquence des traitements et de la maladie.
Un jour, votre fatigue finira par disparaitre, alors entre temps apprenez à la gérer sans la banaliser.
Voici quelques conseils pour vous aider :
– Faites ce que vous pouvez, surtout à votre rythme, entrecoupé de moments de repos
– Pensez à faire des siestes réparatrices mais courtes pour éviter des nuits sans sommeil
– N’hésitez pas à déléguer les tâches du quotidien et acceptez de vous faire aider
– Enfin, contrairement à ce que l’on pourrait penser, la pratique d’une activité physique régulière seul (e) ou avec un kinésithérapeute est très importante et bénéfique pour lutter contre la fatigue. Alors dans la mesure du possible, commencez ou recommencez doucement en vous fixant des objectifs atteignables. En plus, c’est bon pour le moral.
La douleur quant à elle, a un effet aussi bien sur le corps que sur le bien être psychique, c’est pourquoi elle mérite d’être entendue et traitée. N’hésitez pas à en parler à votre médecin et aux équipes qui vous accompagnent pour trouver ensemble les solutions qui vous soulageront mais aussi à vos proches pour leur permettre de comprendre ce que vous ressentez. Mieux informés ils seront plus à même de vous aider.
Les psychologues, les groupes de parole, les forums sur internet peuvent être un soutien important pour vous permettre de gérer la douleur.
Dites-vous que la douleur est une conséquence de la maladie ou des traitements et qu’elle ne doit pas être une fatalité. La soulager permet d’améliorer votre qualité de vie et de garder toutes vos forces pour combattre la maladie.
Trucs et astuces
Voici, quelques conseils pour prévenir ou prendre en charge certains effets secondaires
Avant les traitements :
• Faites un repas léger ;
• Si vous le souhaitez, vous pouvez faire une petite séance de relaxation, tout ce qui peut prévenir le stress est bénéfique sur l’apparition des nausées.
• Lavez-vous les cheveux la veille de la séance de chimiothérapie et ne les lavez pas pendant plusieurs jours après la séance pour limiter le risque de chute.
Pendant les traitements :
Un casque réfrigérant sorte de « charlotte » remplie d’un liquide dont la température est de -25°C, vous sera proposé pour limiter la chute des cheveux, c’est la seule solution en matière de prévention. Alors n’hésitez pas à tester son efficacité. Une petite astuce, vous pouvez mouiller vos cheveux à l’eau glacée avant de le mettre, il sera encore plus efficace.
Après les traitements :
Pour les aphtes et autres problèmes de bouche (mucites, gencives fragiles, stomatites), vous pouvez :
• Vous brosser les dents avec une brosse à poils souples
• Faire des bains de bouche réguliers
• Supprimer tabac et alcool
• Éviter les plats épicés et les produits acides (jus de citron, vinaigrette, moutarde, agrumes)
• Ne pas manger et boire trop chaud
• Sucer des glaçons ou des sorbets si vous avez la bouche sèche
Contre les douleurs musculaires et/ou articulaires post chimio, vous pouvez :
• Prendre des douches à l’eau fraiche en effectuant de mouvements circulaires sur vos jambes en remontant jusqu’à vos cuisses
• Faire des massages ou automassages
• Marcher une demie heure chaque jour si vous le pouvez, sans trop forcer pour ménager votre cœur.
Pour les brûlures provoquées par les séances de radiothérapie, des magnétiseurs et des coupeurs de feu travaillent parfois conjointement avec les équipes médicales et peuvent vous aider à apaiser vos douleurs. Renseignez-vous auprès des médecins qui vous suivent.
Et les médecines complémentaires !
De nombreuses médecines complémentaires, techniques non médicales peuvent vous apporter un certain confort physique et moral, vous aider à supporter la maladie mais elles ne doivent en aucun cas se substituer au traitement du cancer.
L’homéopathie peut vous accompagner pour soulager les nausées/vomissements, les bouffées de chaleur, les rougeurs et brûlures, le stress et l’anxiété, la fatigue et les perturbations du sommeil.
L’acupuncture peut atténuer nausée/vomissements, douleurs articulaires, aphtes. Elle se montre aussi très efficace face au syndrome mains-pieds en faisant disparaître picotements et brûlures des extrémités.
La sophrologie, par des exercices de respiration, permet d’évacuer les tensions, de diminuer la douleur que génèrent les traitements. Elle peut vous permettre de retrouver une certaine vitalité et une bonne estime de vous.
Enfin, pour soulager les brûlures occasionnées par la chaleur ou le rayonnement notamment de la radiothérapie, des « coupeurs de feu » interviennent désormais à distance ou sur place à la demande des services hospitaliers. N’hésitez pas à en parler avec l’équipe qui vous suit.
Dites-vous que la douleur est une conséquence de la maladie ou des traitements et qu’elle ne doit pas être une fatalité. La soulager permet d’améliorer votre qualité de vie et de garder toutes vos forces pour combattre la maladie.
L’oncofertilité : le désir d’enfant
Certains cancers touchent des hommes et des femmes jeunes qui peuvent avoir un désir d’enfant(s). Malheureusement chimiothérapies et radiothérapies peuvent entrainer une baisse de fertilité voire une stérilité. Toutefois, une grossesse est possible après des traitements anticancéreux, parlez-en avec les équipes médicales qui vous suivent car des solutions existent :
• Pour les hommes, il est possible de prélever son sperme et de le congeler,
• pour les femmes de prélever et de conserver des ovocytes afin de ne pas renoncer à son projet.
Si l’enfant désiré ne vient pas, vous pouvez aussi vous tourner vers l’adoption.