Adapter mes habitudes

LORSQUE LE CANCER FAIT SON ENTRÉE DANS LA VIE, APRÈS LE CHOC, VIENT LE TEMPS OÙ L’ON VA REPENSER SES HABITUDES ET essayer D’ADOPTER DE NOUVEAUX COMPORTEMENTS.
NE PAS FUMER, ÉVITER L’ALCOOL, MANGER MIEUX, SURVEILLER SON POIDS, PRATIQUER UNE ACTIVITÉ PHYSIQUE RÉGULIÈRE ET ÉVITER L’EXPOSITION AUX RAYONNEMENTS UV SONT DES CONSEILS QUI SONT PRÉCONISÉS PENDANT ET APRÈS LA MALADIE. POURTANT, MÊME SI L’ON RECONNAÎT LE BIEN-FONDÉ DE CES RECOMMANDATIONS, LES ADOPTER N’EST PAS TOUJOURS UNE CHOSE AISÉE POUR TOUS.

Le changement d’habitudes : un allié pour favoriser ses chances de guérison

Limiter l’exposition à des facteurs de risques liés à nos modes de vie ou à nos comportements est primordial face au cancer. Pourtant diminuer sa consommation d’alcool et surtout arrêter de fumer n’est pas toujours facile car c’est renoncer à un plaisir, à des moments de convivialité, à des habitudes gestuelles. Alors voici, quelques bonnes raisons pour vivre une vie sans tabac ni alcool.

L’arrêt du tabac est associé à une amélioration de la qualité de vie :
• Il réduit les risques opératoires.
• Il limite la survenue et l’aggravation de certains effets secondaires de la chimiothérapie et radiothérapie.
• Il diminue le risque de complications pendant et après les traitements.
Pensez qu’il n’est jamais trop tard pour vivre une vie sans addiction et qu’il existe de nombreuses solutions pour vous aider à arrêter. Une consultation avec un tabacologue, un alcoologue, des groupes de parole ou des solutions à distance proposées par Tabac Info Service ou Alcool Info Service.

Préserver un bon équilibre nutritionnel : quelques conseils pour retrouver le goût de s’alimenter

Les traitements contre le cancer sont source d’effets secondaires digestifs fréquents parmi lesquels la perte d’appétit, les nausées., vomissements, les modifications du goût et de l’odorat. Les repas sont alors souvent synonymes de stress, de dégoût, d’écœurement, ce qui peut engendrer une perte de poids rapide et importante. Elle peut être le signe d’une dénutrition susceptible d’influencer négativement les traitements et/ou d’aggraver les effets secondaires. Pour améliorer cette situation, votre médecin généraliste peut vous prescrire des compléments nutritionnels. Vous pouvez aussi consulter un(e) diététicien(ne )qui pourra vous apporter des conseils personnalisés et vous donner un régime adapté à vos besoins.

Pour pallier le manque d’appétit, vous pouvez déroger à certains principes et vous autoriser à modifier vos habitudes.
– Écoutez vos envies, mangez ce qui vous fait plaisir au moment où l’envie est là.
– N’hésitez pas à casser les rituels et à grignoter à n’importe quel moment du jour et de la nuit.
– Fractionnez vos repas et prévoyez des collations.
– En cas de difficulté à déglutir, pensez à mixer les préparations et à ajouter de l’eau.
– Pensez aux épices et aux herbes aromatiques, ils pourront agrémenter tous vos petits plats et compenser les régimes sans sel.
– Choisissez des aliments riches en protéines et en calories pour diminuer le risque de dénutrition.
– Évitez les aliments à odeur forte.
– Veillez au plaisir des yeux en soignant la présentation et en privilégiant les petits volumes.
– Surtout retrouvez le goût de cuisiner des recettes agréables pour que les repas restent de bons moments de détente et de convivialité.

Des recettes de cuisine pour se faire plaisir

Le site « La fabrique à menus » du programme Nutrition Santé facilite votre quotidien en vous suggérant des idées et astuces pour varier vote alimentation. A chaque suggestion de menu, une liste de courses est générée, pour vous simplifier la vie et faciliter vos achats.
L’élaboration de recettes de cuisine faciles à réaliser seul ou en famille pour conserver le plus longtemps possible le plaisir de passer à table tel est l’objectif du site « Vite fait, bienfaits ». N’hésitez pas à le consulter pour retrouver les goûts de la vie .

L’activité physique : des bienfaits prouvés

Les bienfaits de la pratique d’une activité avant, pendant et après les traitements (chimiothérapie et radiothérapie) sont scientifiquement prouvés. Elle prépare le corps aux traitements, limite les complications post opératoires, lutte significativement contre la fatigue, améliore la qualité de vie, diminue les effets secondaires et le risque de récidive jusqu’à 60% (cancer du sein, du colon et de la prostate) et surtout augmente le taux de survie.
En libérant certaines hormones, l’activité physique permet aussi de combattre la prise de poids liée à certains traitements, en particulier l’hormonothérapie.
Si l’activité physique permet de se réapproprier et se réconcilier avec un corps fatigué parfois mutilé, elle fait aussi du bien à l’âme et entraine de nombreux effets positifs sur un plan psychologique.
Prendre la décision de pratiquer une activité physique, de prendre un temps pour soi, de se découvrir progressivement capable de faire des choses, contribue à retrouver la confiance en son corps et à regagner l’estime de soi souvent affectée par la maladie.
Rompre l’isolement, lutter contre l’exclusion, se retrouver dans une atmosphère conviviale et joyeuse sans parler de la maladie est aussi un bénéfice parfois énorme, une autre façon d’exister, d’être vivant chez les personnes isolées par la maladie, les traitements et une vie professionnelle mise entre parenthèses.
Alors comment faire ? Demandez conseil à votre oncologue ou à votre médecin traitant pour avoir connaissance des éventuelles restrictions ou contre-indications avant de vous lancer dans l’action en toute sérénité.

Bien la choisir, apprendre à la doser

Reprendre ou débuter une activité physique n’est pas toujours simple. Aussi, est-il conseillé de pratiquer une activité physique de manière encadrée pour apprendre à doser ses efforts. L’activité choisie doit être adaptée à votre situation, à votre traitement et à vos goûts. II ne s’agit pas de viser la performance mais juste de rester active.
Voici quelques petites idées :
– Le Dragon boat avec les « Dragon ladies » ou comment ramer avec une vingtaine de copines pour se dépasser en équipage : leur siège est à Toulouse.
– L’escrime pour récupérer de la mobilité sur le bras opéré et travailler sa posture.
– La marche nordique pour s’oxygéner de manière tonique, mais la marche entre amies c’est bien aussi et en particulier pour le moral !
Mais si tout cela vous paraît encore trop difficile à mettre en mouvement vous pouvez aussi investir dans un vélo d’appartement et pédaler en regardant vos séries préférées.
Si vous êtes isolé(e) et que vous ne savez pas vers qui vous tourner, de nombreuses associations, fédérations, réseaux proposent un large choix d’activités physiques, n’hésitez pas à les contacter et/ou à demander conseil à votre kinésithérapeute.

Se mettre en mouvement quand c’est possible…

Si vous êtes trop épuisé(e) par les traitements, si vous avez des douleurs, si le moindre effort vous demande une énergie folle, ne vous culpabilisez pas, la pratique qu’une activité physique ne doit pas être un diktat et il n’est pas nécessaire de pratiquer un sport de compétition pour bénéficier des bienfaits de l’activité physique. Un objectif à atteindre et qui peut être motivant est de faire l’équivalent de
6 000 pas par jour, certains smartphones peuvent même les compter ! Et surtout n’oubliez pas, se doucher, faire son lit, bricoler, repasser, faire ses courses, passer l’aspirateur, monter les escaliers sont aussi des activités physiques même si leur intensité est modérée. L’essentiel est de se souvenir que bouger un peu même lorsque l’on est fatigué participe à réduire la fatigue.