Faire face à l’annonce du diagnostic d’un cancer

Vous aviez un doute, des symptômes, un examen qui a révélé une anomalie et on vous annonce que vous avez un cancer. L’annonce du diagnostic est souvent un moment difficile mais c’est aussi une prise de conscience de la maladie qui pousse à réagir.

L’annonce du diagnostic

A l’annonce du diagnostic, il est normal que vous soyez inquiet. Vous pensez aussitôt à cette maladie qui est encore souvent associé à la peur de mourir, aux traitements lourds, aux changements que cela implique dans votre vie, vous vous demandez si vous allez y arriver. Heureusement, la recherche avance et aujourd’hui on guérit de plus en plus de cancers.

Une douche froide

La plupart des personnes avec un cancer ont perçu l’annonce du diagnostic comme un moment d’une brutalité extrême, une douche froide. A la stupéfaction se succèdent souvent des moments de peur, d’angoisse, de questionnement, de découragement, voire de déni. Il faut du temps pour intégrer cette information et accepter la maladie. Mais, l’envie de vivre, continuer ses projets et se battre pousse souvent à réagir.

« Cette annonce c’est comme un ricochet, un premier choc puis une confirmation. Vous vous êtes dit que cela ne pouvait pas vous arriver et là vous sentez que le ciel vous tombe sur la tête. »

Christine, 56 ans, en rémission depuis 3 ans.

« Le médecin m’a dit : dans une semaine, je vais vous annoncer si vous allez vivre ou mourir, ça m’a choqué, aujourd’hui encore d’y repenser ça me fait mal. »

Tatiana, 43 ans, en rémission d’un cancer de cavum depuis 3 ans.

« J’ai fait face à une erreur de diagnostic qui a été faite par téléphone. Cette annonce a été très inquiétante. Je suis partie avec ce mot « cancer » seule. C’était un coup de massue. 5 mns avant tout allait bien et après je repars avec ce mot. J’étais seule avec un diagnostic non entendable, sans ressource avec le nom d’un hôpital que je ne connaissais pas. Il fallait que je me débrouille seule. C’était insupportable. J’ai mis toute mon énergie pour avoir ce rendez-vous dans ce nouvel hôpital. La mise en action m’a permis de dépasser l’état de sidération. »

Claire, en rémission d’un lymphome depuis 6 ans.

Une attente interminable…

La première annonce est souvent faite lors d’un examen clinique ou radiologique, celui qui va mettre en évidence la présence d’une tumeur.
L’attente entre les premiers symptômes et la confirmation du diagnostic est tout à fait normale. C’est un temps nécessaire pour proposer un traitement personnalisé mais qui peut être angoissante, stressante. Même si tout le monde se veut rassurant, la tumeur peut être bénigne, donc non cancéreuse, ou maligne, cancéreuse. Et pour le savoir, il va falloir attendre …parfois plusieurs semaines.
Les questions se bousculent dans votre tête, les recherches sur internet sont souvent nombreuses et pas toujours là pour apaiser.
Comme le raconte Christine, « la période entre le premier examen et la confirmation de l’existence d’un cancer est souvent long et cette attente peut être insupportable. Vous avez l’impression de ne pas être acteur, de subir cette attente, ce stress et cette angoisse qui vous envahissent, les questions sans réponses …»
La plupart de ceux qui font ou ont fait l’expérience du cancer décrivent ses sentiments et disent qu’il est tout à fait normal de les ressentir.

La consultation d’annonce ou la confirmation du diagnostic

Parce que recevoir l’annonce d’un cancer n’est pas facile et qu’il faut du temps pour intégrer ce diagnostic, depuis le Plan Cancer 2003-2007, il est prévu une mesure spécifique : LE DISPOSITIF D’ANNONCE (cliquez ici pour le visualiser) qui comprend notamment un consultation d’annonce. Le médecin va prendre le temps de vous expliquer le plus simplement possible les spécificités de votre cancer. Il vous décrira le(s) traitement(s) choisis par une équipe d’experts et vous proposera aussi des consultations spécifiques pour vous accompagner et vous soutenir dans vos démarches (psychologue, assistante sociale, kiné, sophrologue, nutritionniste…).
Ce temps proposé est important et la plupart des personnes reconnaissent qu’ils étaient tellement submergés par la peur, qu’ils étaient tellement sidérés qu’ils n’ont entendu que des mots, un bruit de fond mais n‘ont pas compris sauf le mot cancer. Et le mot qui est associé à ce cancer est souvent un autre mot : celui de mort.
Pendant cette consultation, ce temps d’annonce, les mots se bousculent dans la tête, les questions se succèdent mais ne sont pas formulées.
Et pourtant pendant cette consultation dite d’annonce sont énumérés tout ou partie des traitements indispensables. C’est pendant cette consultation que sont prononcés les mots chimiothérapie, radiothérapie, soins de support

« L’annonce c’est la frontière entre la vie d’avant et celle avec la maladie, la vie d’après. L’annonce c’est le top départ de la prise en charge. L’annonce deviendra une date de notre vie, une date inoubliable. Après cette annonce, il faut le temps pour accepter, pleurer, en parler à ces proches, remettre ses idées en place, comprendre que l’on ne sera pas seul. L’annonce c’est le début du combat»

Christine, 56 ans, en rémission d’un cancer du sein depuis 3 ans.

Être accompagné(e) au moment de l’annonce

Un seul conseil : si vous le pouvez, n’y allez pas seul(e) !
Un accompagnant sera bien sur ému, troublé mais il entendra plus que vous et puis une main sur l’épaule dans ces moments, c’est important.
Christine dit : « Une annonce de cancer c’est un tsunami, un volcan qui se met en éruption, une vague qui déferle et qui vous roule, vous assomme », « vous n’entendez pas, ne comprenez pas, ne pouvez pas vous concentrer et pourtant énormément de choses sont dites pendant ce temps d’annonce ».
Un consultation infirmière juste après la consultation ou quelques jours après peut aussi vous être proposée. Ce moment vous permet d’exprimer vos émotions, vos craintes, vos doutes et vos questions.
Alors que ce soit un professionnel de santé, quelqu’un de votre entourage ou des bénévoles d’associations, cet accompagnement est important car « une fois le choc passé un jour, deux jours, peu importe, cet accompagnant reprendra avec vous tout ce qui a été dit, posément, par étape, pour accepter, pour avancer, pour comprendre ; il vous écoutera, vous expliquera, vous rassurera » (Christine, 56 ans, en rémission d’un cancer du sein depuis 3 ans)